Portugal

Visiter l'Algarve : d’îles côtières en bains de soleil

Visiter l'Algarve : d’îles côtières en bains de soleil

Louée pour ses plages dorées et sa trépidante vie balnéaire, elle n’a pas épuisé ses réserves de charme. Arrière-pays paisible et criques solitaires, l’Algarve fait des confidences.

 

À l’époque où le Vieux Continent n’avait conscience que de lui-même, on voyait en cette région d’éternel été la fin littérale – et littorale – du monde. Au-delà : la chute, le néant. Tumultes atlantiques fracassés sur les falaises escarpées. Les jambes dans le vide, on court après cette vertigineuse sensation d’extrême. À cabo São Vicente, dans la forteresse de Sagres et à Ponta da Piedade.

L’Algarve, c’est le littoral avec un grand “l” : îles côtières à l’inégalable atmosphère de huis clos, plages baignées de soleil – les plus belles du pays ? Les Portugais en profitent, les autres aussi. Alors l’intimité se mérite. En marge des incontournables, de petites criques oubliées. Où des grottes creusées par les flots renvoient au ressac son écho. Où le calme et la pureté de l’eau semblent pourtant inoubliables. Bains de soleil et d’océan turquoise.

Au large de Faro, les îles de Culatra et d’Armona embrassent le parc de la Ria Formosa. Labyrinthe lagunaire, puzzle envoûtant d’îles et de canaux et, pour BO, le froufrou d’ailes migratrices… À l’ouest, vagues et rouleaux tourmentent les plages d’Arrifana et d’Odeceixe. Ça surfe. De la rivière Guadiana à l’Atlantique, on fait du bord de mer un leitmotiv, en respirant l’âme iodée des villages de pêcheurs au charme intact. Carvoeiro et ses maisonnettes colorées ; Tavira aux mille églises ; Cacela Velha, amour de bourg blanchi à la chaux ; Faro, aux pierres chargées d’histoire.

Au détour d’une rue, un rire franc résonne. Les gens d’ici sont joviaux, humbles, ont souvent la vie dure et le contact facile. On bavarde devant une bière glacée – une Sagres, sud oblige. Derrière les briques rouges du marché d’Olhão, à Faro, déferle la pêche du jour. Poulpes, poissons et crustacés contemplés, puis catapultés dans la cataplana – quand l’Algarve cuit à l’étouffée.

Fêtée à Portimão, la sardine, elle, se déguste grillée, sur une tranche de pain. Prosaïque ? Não. Brute. Comme la garrigue que l’on foule en s’enfonçant dans l’arrière-pays. Paysages vallonnés qui fleurent bon l’eucalyptus et le pin : la Serra de Monchique et son village perché. L’authentique Aljezur, sa sérénité insoupçonnée et les ruines bien vivantes de son château maure. Le chêne-liège imprime lui aussi son vert sur ces territoires intérieurs. Pourtant, du mont Foia, l’océan semble toujours à portée de main.

Paysage en Algarve fortification

AlbyDeTweedeAlbyDeTweede/Getty Images/iStockphoto

 

Photographie de couverture : Vladimir Semenov/fotolia.com